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  • Mercredi, soir

     

                 Nous avons rendez-vous chez la vétérinaire demain. Max est salement amoché. Une grosse bosse sur le front et un oeil fermé et très gonflé depuis hier. Il n'a pas l'air de trop souffrir, mais il a vraiment une sale tête. Nous avons rendez-vous en fin d'après-midi, il va falloir attendre toute la journée et il ne pourra pas sortir. En attendant, nous serons impuissants. J'espère vraiment que ce n'est pas trop grave. J'essaie de ne pas trop m'inquiéter. Là, il est dehors, je ne l'ai pas vu depuis un moment, et je voudrais bien qu'il rentre.

                 A part ça, rien de spécial. J'ai lu pendant 2h30 cet après-midi et j'en suis bien contente. Toujours aussi passionnant. On dirait que mes affirmations positives concernant mes yeux portent leurs fruits. Quasiment aucune difficulté pour lire, je n'ai presque pas plissé les yeux. J'ai bien avancé. Une saine activité.

  • Mardi, nuit

     

                 Journée tranquille. Franck est même venu avec moi aux bières et au tabac, lui qui ne sort quasiment jamais. J'ai pris des clopes pour moi aussi.

                 Pas lu aujourd'hui non plus.

                 Je me suis fait la réflexion que si j'utilisais la pensée positive pour atteindre un objectif, je pourrais aussi m'en servir pour améliorer ma relation avec Franck. J'ai donc ajouté une affirmation positive dans mon rituel avant de dormir. Pour bien faire, il faudrait que je le fasse aussi le matin au réveil, mais là, j'ai plus de difficulté. Au réveil, je suis vraiment dans le gaz, il me faut deux grands cafés pour me réveiller. 

                 Toujours pas de réponse de William à mon dernier mail. Je crois qu'il est vraiment fâché. C'est peut-être mieux comme ça. C'est sûrement mieux comme ça. En fait, nous n'avons pas beaucoup de points communs, à part le fait d'être sortis ensemble quand nous étions ados. Pour le reste, nos vies sont bien différentes. Et mon passage désastreux chez lui, en 2010, n'arrange rien. Je crois qu'il m'a gardé rancune que ça n'ait pas marché. Bref, pas de nouvelles.

  • Lundi

     

                  Ça va mieux. J'étais bien énervée hier, puis j'ai eu un petit coup de déprime en voyant les annonces. Trop petit, trop cher, ou encore avec garant obligatoire. En plus, il n'y avait pas beaucoup de choix.

                  Je sais que ça peut paraître assez loufoque aux yeux de certaines personnes, mais je compte quand même beaucoup sur la Loi d'Attraction. J'ai un objectif, je ne sais pas comment je vais pouvoir l'atteindre, mais peut-être que si je parviens à canaliser suffisamment mes pensées, à visualiser mon but comme si je l'avais déjà atteint, l'Univers s'occupera du "comment". Ça ressemble un peu à de la magie, mais cela n'en est pas vraiment. Il y a longtemps que je suis convaincue des possibilités incroyables du cerveau. Je crois qu'il faut juste le faire travailler un peu. En tout cas, cela ne coûte rien d'essayer.

                  En attendant, je vais survivre du mieux que je peux, en supportant les humeurs de Franck, en laissant passer les orages quand elles sont mauvaises. 

                  Aujourd'hui, ça s'est bien passé. Il était plutôt joyeux. Il m'a même dit un truc gentil du genre : "je suis content d'être avec toi". Il m'a dit aussi qu'il serait très difficile pour lui de se retrouver seul. Ce n'est pas la première fois que j'entends ça. Et pourtant, ça ne l'empêche pas de vouloir régulièrement se débarrasser de moi. 

                  Pas lu depuis vendredi. Ça commence à me manquer. Aujourd'hui, j'ai rangé la buanderie, encombrée de mille produits pour des nettoyages en tout genre, laissés par la mère de Franck. Il me faut encore laver l'évier et le sol. Elle sera contente.

                  Demain, c'est une commande de bières et quelques bricoles qui m'attendent au drive. Aller au tabac pour les clopes de Franck. Et lire un peu.

  • Dimanche, suite

     

                    Après un petit tour sur les annonces, rapide, décourageant, l'idée de suicide repointe le bout de son nez.

                    De toute façon, je suis en sursis. Un jour, je n'aurai plus la force.

  • Dimanche, soir

     

                   Je dois partir. Depuis hier, j'ai repris mes affirmations positives concernant un logement. Franck m'a fait la gueule hier et aujourd'hui. Je n'en peux plus de vivre avec quelqu'un qui me déteste et remet tout en question à la moindre insatisfaction. 

                   Il faut que je trouve un logement. Je veux être tranquille. Sans personne pour me juger, m'humilier. J'en ai marre de sa méchanceté.

                   J'en ai marre. Plus que marre. J'ai été assez gentille. Je veux partir. Je préfère être seule, au moins, il n'y aura personne pour me faire chier. 

                   Je croyais qu'avoir mon coin allait changer quelque chose. Tu parles ! Que dalle, ouais ! Franck ne supporte pas que je ne m'occupe pas de lui.

                   Il faut que je parte et vivre MA vie. Je ne veux plus qu'on me fasse chier pour des conneries. Et puis de toute façon, il est toujours le premier à dire qu'il ne m'aime pas. Il n'a que des reproches à me faire. 

                   JE VEUX PARTIR ! Colocation, mon cul, ouais !

  • J'ai cédé

     

                   Aujourd'hui, j'ai cédé, il y a eu du sexe. Pas grand-chose, à peine dix minutes. Si ça peut lui faire plaisir... Je n'avais pas envie d'affronter qu'il me fasse la gueule encore une fois. Quand il me fait la gueule, il me déteste, voire il me hait. Et je ne sais plus où me mettre. Il me provoque, il me dit des choses méchantes.

                   Dans cette histoire, j'ai au moins obtenu deux changements : il fait la vaisselle et j'ai désormais mon coin télé et pc où je peux me retrancher un peu.

                   Pas de nouveau mail de William. Je suis toujours perturbée par certaines choses qu'il m'a écrites. Ce n'était pas très gentil.

                   Ça doit être bien d'être aimée, d'être appréciée, d'être acceptée telle que l'on est, avec ses qualités et ses défauts. Oui, ça doit vraiment être bien.

                   Aujourd'hui j'ai lu. C'est la seule chose positive que j'ai faite de la journée. Avant de dormir, je me répète des affirmations positives et depuis quelques jours, j'en ai ajouté deux concernant mes yeux et ma vue. Cela semble fonctionner, je n'ai quasiment pas peiné aujourd'hui pour lire. J'aurai fini ce gros pavé plus vite que je ne l'imaginais. C'est passionnant.

  • Une citation

     

                  Une citation de je ne sais qui, que j'ai lue aujourd'hui sur Pinterest

                  "Sois une bonne personne, mais ne perds pas ton temps à le prouver"

  • Jeudi, nuit

     

                     Je ne sais pas si les choses vont aller bien loin avec mon ami William. Il m'en veut de ce long silence de ma part ces dernières années. Il n'a pas compris que ma vie était souvent bien compliquée. C'est un garçon pragmatique et il n'est pas très ouvert à la notion de maladie mentale. Je n'ai pas osé lui dire que les six mois passés chez lui dans les Hautes-Alpes avaient été les pires de toute ma vie. Et je pèse mes mots. Je n'ai jamais ressenti autant de solitude, d'ennui et de désespoir. Je n'ai recommencé à vivre que lorsque j'ai pris la décision de partir, par n'importe quel moyen. Et c'est à cette époque que j'ai commencé à bloguer, sur Psychologies.com, pour me sentir moins seule. C'était en 2010.

                     Son dernier mail m'a beaucoup perturbée. J'y ai pensé presque toute la journée. Je ne comprends pas trop. Toutes ces dernières années, il m'a appelée régulièrement et je ne répondais pas. Et maintenant que je réponds enfin, il me fait des reproches, il semble m'en vouloir, il n'a pas l'air plus content que ça d'avoir de mes nouvelles. Moi qui était si heureuse de le retrouver. Je me suis peut-être un peu emballée.

                     Il ne comprendra pas la dépression, la bipolarité, la schizophrénie de Franck, tout ce qui a fait ma vie ces dernières années.

                    J'ai répondu comme j'ai pu à son dernier mail. Peut-être que notre correspondance s'arrêtera là.