Franck est parti à l'hôpital avec les pompiers. J'aurai des nouvelles d'ici deux ou trois heures. Possible infection pulmonaire, ou pire. Il se plaint de douleurs aux poumons depuis au moins quatre ans et continue à fumer comme un pompier. Son médecin traitant lui avait fait une ordonnance pour un scanner du thorax, mais il ne l'a jamais passé. Trop peur qu'on lui annonce une mauvaise nouvelle. Mais cette fois, je crois qu'il n'y coupera pas.
Je ne suis pas vraiment inquiète, je suis dans l'incertitude. Un peu déboussolée. Je savais pourtant que ça finirait par arriver.
Sa mère est partie cet après-midi pour la clinique où elle doit se faire opérer du genou demain. J'ai demandé à Franck s'il voulait que je la prévienne et il m'a répondu non. Inutile de l'inquiéter maintenant.
Je suis seule dans l'appartement, avec Max qui dort sur le lit dans la chambre. Assise au bureau, devant l'ordi, avec un film. Pas mécontente d'être un peu tranquille, après quatre jours difficiles à m'occuper de Franck alors que j'étais moi-même un peu malade. Depuis jeudi, je n'ai que très peu et très mal dormi. J'ai ouvert une bière et je fume.
Pour la première fois depuis des années, je suis seule. Franck n'est pas là, sa mère est loin, tout est calme.