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Journal de Stef - Page 11

  • Lundi, nuit

     

              Je n'écris pas beaucoup en ce moment. Rien de nouveau à raconter. Max est dehors, comme toutes les nuits et je l'attends. Il s'habitue doucement au quartier.

              Franck dort dans le salon. De mauvaise humeur, comme presque tout le temps. Fin d'injection, ennui, fatigue, etc, tous les prétextes pour faire la gueule.

              Moi, j'essaie de faire ma petite vie, malgré tout, comme je peux. J'ai entrepris de lire ma collection de livres "Le Petit Vampire". Ça me fait passer de bons moments. J'ai aussi trouvé un nouvel audio à écouter au casque avant de m'endormir. Avec une musique très relaxante, des sons binauraux et des messages subliminaux. C'est très reposant. Un autre petit moment de plaisir.

              Je n'ai pas du tout avancé dans mes démarches. Les loyers sont trop chers, les logements trop petits, les inconvénients nombreux et je n'ai personne pour se porter garant. Quant à un logement social, ce qui serait l'idéal, ça peut prendre plusieurs années. Donc, côté logement, c'est devenu vite décourageant. Et tant d'incertitudes. Trouver un logement, oui, mais où ? Où vais-je atterrir ? Et dans quelles conditions ? Je voudrais rester dans la ville où je suis car c'est là que j'ai mon médecin traitant, ce qui a son importance par les temps qui courent. J'ai fait une note avec des vidéos sur l'Education Nationale, mais il y aurait aussi beaucoup à redire sur le système de santé français. En gros, quand on a la chance d'avoir un médecin traitant, on le garde !

              Bref, partir, ce n'est pas simple. Je sais que dire ça, c'est décevant pour les personnes qui me lisent et qui n'attendent que ça. Mais vraiment, ce n'est pas facile. 

              Bon, j'aimerais bien que Max revienne afin que je puisse aller me coucher !


     

  • Lundi, nuit

     

              Il pleut des cordes depuis le début de soirée. Max reste à l'abri, près de moi, sous le bureau comme un chien.

              Franck m'a pris la tête aujourd'hui. Il n'a que ça à faire. Toujours la même rengaine.

              J'ai enfin un justificatif de domicile pour ma carte d'identité.

              Ça va prendre du temps, mais je vais partir. En attendant, je serre les dents. Je me demande ce que je pourrais faire pour être heureuse, ici et maintenant, sans attendre d'être partie. Vivre ma vie le mieux possible, ici et maintenant. J'essaie de lire un peu.

              La mère de Franck a emménagé samedi dans sa maison. Elle ne nous a pas sollicités, tant mieux. Les travaux ne sont pas terminés. Dimanche, nous avons vu Gwen et Philippe. 

              J'aimerais bien rencontrer de nouvelles personnes. Mais dans la situation actuelle, c'est très difficile. Des gens qui m'apprécient, tout simplement, telle que je suis.

  • L'école aujourd'hui



  • Lundi, nuit

     

              Atmosphère tendue aujourd'hui. Franck n'a rien trouvé de mieux à faire que de me prendre la tête, juste avant mon départ chez mon psy.

              Assurer mes arrières, c'est la conclusion de l'entretien. Je dois absolument trouver un logement. Je n'en ai pas encore parlé à Franck. Quand je suis rentrée, il semblait plus ou moins calmé, mais ce n'est certainement qu'un sursis. Je n'étais pas d'humeur à lui faire la conversation, nous avons à peine échangé quelques phrases, des banalités. Je me suis réfugiée devant mon ordi. J'ai quand même fait à manger. Puis retour sur l'ordi. 

              Je ne vis pas seulement chez Franck, je vis aussi chez sa mère, puisqu'elle est propriétaire de l'appartement. Je ne peux pas continuer dans cette situation. Ce n'est pas raisonnable, je cours un gros risque. Celui de me retrouver à la rue au moindre problème. Par exemple, ce serait le cas s'il arrivait quelque chose à Franck. Il n'est pas en bonne santé. Alcool, tabac, malbouffe, inactivité totale, il risque l'AVC ou la crise cardiaque à tout moment. Je deviens quoi, moi, s'il meure soudainement ? Je n'ai aucune confiance en sa mère pour m'aider, je me méfie énormément d'elle. Elle est fausse et hypocrite, elle nous l'a montré à maintes reprises, en critiquant tout le monde, mais toujours dans le dos des gens. Je ne me fais aucune illusion de ce qu'elle pense de moi. Elle voudrait bien que je ne sois pas là. Tout ce qu'elle veut, c'est garder Franck sous son emprise. Et j'en ai plus qu'assez de cette façon qu'elle a de se mêler de nos affaires. Mais voilà, comme elle est propriétaire de l'appart, nous n'avons pas notre mot à dire. Pour moi, il faut que je me libère de cette situation.

              Franck voudrait bien se débarrasser de moi, il y réfléchit mais il ne sait pas comment faire. Parce que je fais quand même beaucoup de choses pour lui. D'ailleurs, c'est simple, je fais tout ! Et ce connard trouve encore des reproches à me faire ! C'est invivable.

              Je dois partir. C'est décidé. Assurer mes arrières.

              

  • Jeudi

     

              C'est reparti. Depuis dimanche, Franck est de mauvaise humeur. Il y a eu une accalmie avant et après le déménagement. Mais c'est fini, c'est reparti comme avant.

              Je dois réagir.

              Ce soir, j'ai fait mes changements d'adresse auprès des différents organismes. La semaine prochaine, je m'occuperai du renouvellement de ma carte d'identité qui est périmée depuis trois ans. Et ensuite... Il est fort possible que j'entame une démarche pour avoir accès à un logement social. On peut le faire en ligne, désormais. Pas besoin de se déplacer. Je remplis toutes les conditions.

              Et une fois encore, je prendrai un nouveau départ. Ça se passera bien, parce que c'est mon choix.

              Ma situation n'a pas changé dans le nouvel appart. Je ne suis pas chez moi et je peux me faire éjecter à tout moment. Ça suffit. Et puis, je suis dégoûtée de vivre en permanence avec quelqu'un qui ne m'aime pas. C'est très éprouvant. Je ne suis jamais tranquille, jamais moi-même, je ne peux jamais me laisser aller. A la moindre faiblesse, la moindre fatigue de ma part, Franck me tombe dessus. Je me dis parfois que même si je devais me retrouver à la rue, je serais plus tranquille.

              Voilà où j'en suis ce soir. Franck ne me supporte plus et je ne le supporte plus non plus. Je ne supporte plus cette vie sans joie et sans amour. 

              Je me sens très seule. Samedi, nous devons voir Gwen et Philippe. Ça ne m'apportera rien.

  • Lundi, nuit

     

              J'étais un peu inquiète pour Max ces derniers jours, car il ne sort presque pas. J'imagine finalement que c'est normal, il a besoin de temps. Bon, il y a du progrès quand même, il ne passe plus ses journées caché sous le lit. Il se repose dessus, ou sur un fauteuil. Il est moins craintif dans le salon.

              Je veille tard dans la nuit pour lui permettre de mettre un peu le nez dehors. Il y a d'autres chats qui rôdent dans le quartier. J'en ai repéré deux. Un petit chat blanc et marron qui semble assez gentil. Il vient jusqu'à la fenêtre, se laisse doucement approcher. Max ne semble pas trop le craindre. Mais il y en a un autre, gris ou beige, je ne sais pas trop, qui est peut-être moins sympa. Il était dans la rue cette nuit et Max n'osait pas trop sortir. J'espère qu'il parviendra à se faire une petite place dans ce quartier. Ça prendra du temps, sans doute. Cela dit, il y a quelques jours, il a déjà ramené une souris dans l'appartement. Et ce soir, pour la première fois, il s'est installé un moment dans la jardinière que nous avons placée exprès pour lui à la fenêtre du salon. Et comme il ne sort pas beaucoup, je lui ai acheté un jouet pour le stimuler un peu. C'est aussi un moment d'interaction avec lui. 

              Voilà pour Max. Pour le reste, tout va bien ! Les journées sont tranquilles et la mère de Franck, trop occupée par sa maison, nous fout la paix. Pourvu que ça dure !

    Max et le petit chat blanc et marron :

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  • Vendredi, nuit


  • Max est rentré !!!

     

              Et voilà, Max est rentré sain et sauf (et affamé), après cinq jours de cavale. 

              J'étais en train de regarder Le Secret sur mon ordi pour me rassurer et me donner du courage, quand j'ai vu débouler cette forme noire près de mon fauteuil. C'était Max !

              Je n'ai plus qu'à faire le tour des sites où j'ai laissé une annonce pour dire qu'il est retrouvé.

              Hier soir, j'avais mis un peu de sa litière sur le bord des fenêtres, ça l'a peut-être aidé à retrouver son chemin.

              Je suis si contente !! Merci à vous toutes pour votre soutien et vos conseils qui m'ont tant aidée ! Ce soir, il y a de la joie dans la maison ! :))))))))))

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  • Dimanche

     

              J'ai déclaré mon chat perdu sur Icad, le site d'identification des carnivores domestiques, avec son numéro de puce. Mon annonce est publiée sur Petalert et sur chat-perdu.org.

              J'ai imprimé quelques affiches que j'ai placardées dans le quartier ou glissées dans des boîtes à lettres. Ça n'a pas été facile de traîner Franck pour m'accompagner. Je n'avais aucune envie d'y aller seule, d'autant plus que les gens du quartier sont moyennement sympas. Je ne peux rien, absolument rien attendre de Franck. D'ailleurs, il ne cesse de dire que Max ne reviendra pas, qu'il est peut-être mort, ou que sais-je ? Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi négatif.

              C'est lui qui a voulu un chat et pourtant, il ne s'en est jamais vraiment occupé. Moi, je n'étais pas franchement d'accord, car je sais qu'on n'adopte pas un animal à la légère, c'est une responsabilité. Maintenant que Max est perdu, Franck ne fait pas le moindre effort pour le chercher, encore une fois, je dois tout faire toute seule, sans le moindre soutien de sa part. Il est même déjà prêt à le remplacer par un autre chat, ou même un chien. Un chien ?? Et qui donc va s'en occuper ? Qui va le sortir trois fois par jour ? Certainement pas lui.

              Je ferai peut-être d'autres affiches demain, que j'irai mettre un peu plus loin. Et puis, d'après ce que j'ai lu ou vu sur le sujet aujourd'hui, il faudrait que j'appelle Max tous les jours au même endroit et à la même heure pendant une dizaine de jours. C'est plus difficile à faire que poser des affiches. Je vais me faire remarquer dans le quartier, moi qui suis plutôt très discrète et timide. Sans parler de la voisine pas sympa qui m'a déjà fait une réflexion parce que j'appelais Max. Je ne sais pas comment je vais faire.

              C'est con, tout irait parfaitement bien si Max n'avait pas disparu. L'appartement est parfait. La mère de Franck nous fiche la paix depuis que nous avons emménagé. A sa demande, nous avons même engagé une femme de ménage. Une heure par semaine, elle est venue vendredi dernier. N'oublions pas que le ménage, la saleté, la poussière, c'est l'obsession absolue de la mère de Franck.

              Aujourd'hui, je me suis sentie bien seule. Hier, Gwen et Philippe sont venus. Philippe était dans un état lamentable et n'a pas décroché un mot de l'après-midi. Nous avons fait un trivial, comme d'habitude et regardé un film. L'ambiance était plutôt morose.

              C'est tout pour aujourd'hui.

  • Vendredi, nuit

     

              Aucun signe de Max. La copine de la mère de Franck, qui nous l'a donné, est passée ce soir. Nous avons fait le tour du quartier en l'appelant. Rien. J'ai laissé de la nourriture sur le bord des fenêtres, dans le salon et dans la chambre.

              Vers 22h, à la nuit tombante, je l'ai de nouveau appelé depuis la fenêtre de la chambre, qui donne sur le jardin de la résidence. Rien. Et je me suis pris une réflexion de la part d'une voisine, qui disait, en gros, que je devais arrêter de leur casser les oreilles.

              Puis j'ai pleuré, pendant que Franck, qui n'a pas participé à la recherche, dormait. J'ai pleuré dans mon coin, toute seule. Mon pauvre Max, où est-il ?

              J'ai essayé un peu de visualisation positive, imaginant que je le voyais rentrer, pointant sa petite tête à la fenêtre du salon.

              Je ne veux plus d'animal. Surtout un chat. C'est trop dur quand ils disparaissent. Et puis je m'en veux un peu. Si nous en sommes là c'est que nous n'avons pas su nous occuper de Max comme il fallait. J'aurais dû prévoir que l'aspirateur lui ferait peur. Je n'imaginais pas à quel point. Au point de s'enfuir dans des lieux inconnus et de ne pas revenir.

              Mon pauvre Max.