Voilà, c'est dit : Franck et moi, on se sépare. Ça s'est fait en douceur, d'un commun accord. Il ne me reste plus qu'à trouver un logement.
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Voilà, c'est dit : Franck et moi, on se sépare. Ça s'est fait en douceur, d'un commun accord. Il ne me reste plus qu'à trouver un logement.
Une chose est sûre, là, maintenant, c'est que je veux partir. Je veux quitter Franck et quitter cet appart. Ce n'est pas facile à mettre en oeuvre, mais c'est une certitude.
Chaton, la copine de Nicolas, est décédée mardi soir. Cancer de l'utérus qu'elle traînait depuis plusieurs années sans se faire soigner, et d'autres problèmes de santé. Elle était hospitalisée depuis un bon moment. Nous ne sommes pas surpris. Nicolas se retrouve seul. Et en fait, il n'a presque plus d'argent. Il va être obligé de quitter le logement qu'ils occupaient tous les deux. Il va peut-être aller vivre avec son frère et sa soeur. En fait, nous ne savons pas trop ce qu'il va devenir.
Philippe a une nouvelle voiture, après un accident avec l'ancienne. Pas de sa faute, heureusement. Il est passé à l'improviste ce soir. Il était, comme d'habitude, totalement dégueulasse. Il s'est assis dans un fauteuil avec son pantalon plein de merde et ça me dégoûte. Pourtant, je suis loin d'être maniaque en matière de propreté, mais là, ça dépasse les limites. Franck était, lui, ravi de voir Philippe.
Moi, j'ai vu mon psy aujourd'hui. Et comme il y a deux mois, deux mois déjà, je lui ai dit que je voulais partir. Il me soutient. Il me dit de procéder par étapes, sans forcément en parler à Franck. Mais quoi que je fasse, Franck le saura.
Je n'ai rien fait, je n'ai fait aucune démarche. Je voulais faire des photos pour ma carte d'identité et ce n'est toujours pas fait. Vous qui lisez mon blog, ne me jugez pas, s'il vous plaît. Ne me condamnez pas parce que je n'ai rien fait. Je vous assure que ce n'est pas si facile.
Après plus d'un mois et demi de silence, Gwen a fini par appeler et donner des nouvelles. Nous irons chez lui samedi. Il était en vacances avec sa famille. Et quand il est avec sa famille, il ne faut pas le déranger. C'est pourquoi nous ne l'avons pas appelé non plus. Il aurait quand même pu passer un petit coup de fil ou envoyer une petite carte.
Les choses changent. Les travaux dans la maison sont terminés et la mère de Franck recommence à nous coller. Pas facile de la tenir à distance. Philippe recommence à venir encore plus dégueulasse qu'avant. Nicolas se retrouve seul. Tout ça , c'est le petit monde de Franck, pas le mien. Je ne suis pas schizophrène comme eux. Même Gwen, que j'apprécie pourtant, est schizophrène. Je ne suis pas à ma place.
Je dois partir, c'est sûr. C'est quand le bon moment pour le dire ? Pour le faire ?
Franck est légèrement en froid avec sa mère. Elle n'est pas contente parce qu'il lui a fait comprendre qu'elle ne pouvait pas débarquer comme ça, quand ça lui chante, sans prévenir. Ben, elle, elle ne comprend pas. Elle est plus collante qu'un pot de glu. Si encore elle était agréable, ce serait moins chiant peut-être, mais même pas. Le temps qu'elle ne passe pas à critiquer tout le monde, elle le passe à se mêler de nos affaires et vouloir imposer son point de vue. Marre de la belle-doche. Je ne la supporte plus.
Dix minutes de sexe avec Franck aujourd'hui. Je ne peux pas refuser sinon il devient méchant. Mais...
Je ne suis plus du tout la même qu'il y a dix ans. J'ai un bon psy que je verrai bientôt, je prends mon traitement, je ne suis plus déprimée, moins angoissée. Et si je me retrouve seule, cette fois, ce sera mon choix. Je n'ai plus du tout envie de me suicider. J'ai envie de voir ce que la vie peut encore m'apporter.
Je me gave de pensée positive et de Loi d'Attraction. Je m'en remplis l'esprit au maximum. Et je crois que ça fonctionne, en tout cas, ça m'aide beaucoup à tenir.
Soupe à la grimace aujourd'hui. Franck a fait la gueule toute la journée, et pour finir, il dit que c'est de ma faute. Moi, j'ai passé ce jour devant mon pc, en silence. Je ne lutte plus, ce serait en pure perte. Qu'il m'accuse de tous ses maux, ça m'est égal. Je suis déjà partie.
J'ai lu des témoignages de personnes obligées de vivre dans leur voiture. C'est totalement décourageant ! Il y en a même qui travaillent et qui, pourtant, ne trouvent pas de logement. Démoralisant !!
Alors finalement, je ne crois pas que je vais partir comme ça, tout envoyer balader. Je vais quand même chercher un studio, mais il n'est plus question de vivre dans ma voiture. C'est trop risqué, trop dangereux, trop difficile. Et ça peut durer longtemps !
Et pourtant, je ne perds pas espoir. Il y a d'un côté les témoignages que j'ai lus, et de l'autre côté ma propre expérience. En 2009, après une séparation, j'ai bien trouvé un logement alors que j'étais au chômage et sans avoir de garant. Bien sûr, c'était tout petit, mais il y avait l'essentiel. Je n'y étais pas si mal que ça. Si seulement je n'avais pas été aussi déprimée de me retrouver seule, j'aurais pu être heureuse.
Alors voilà, le coup de la voiture, ce n'est vraiment pas possible ! Je vais prendre mon mal en patience et trouver d'autres solutions.
Quand j'ai rencontré Franck, au CATTP en 2013, j'étais au fond du trou, dans le désespoir et la solitude les plus profonds. J'étais totalement seule depuis quatre ans. Pas de famille, pas d'amis, pas de copain, au chômage... Je touchais le fond du fond.
Profondément dépressive. C'est pourquoi, quand il s'est intéressé à moi (pour le sexe, je n'étais pas trop farouche à l'époque), je me suis vite accrochée à lui. J'ai vite été déçue quand j'ai constaté qu'il n'y avait que cela qui l'intéressait chez moi. Mais j'aurais fait n'importe quoi pour ne pas retomber dans ma solitude.
A cette époque aussi, j'ai commencé à voir une psychiatre, celle qui m'a aiguillée vers le CATTP. Elle m'a prescrit des médicaments qui m'ont beaucoup aidée. Maintenant, j'ai un traitement stable qui me convient très bien.
Aussi, j'ai un nouveau psychiatre. Il est très bien, très gentil et de bon conseil. Juste un peu loin, je dois prendre la voiture pour le voir.
Au début, je lui ai parlé de mon problème de déglutition qui m'empêche d'avaler des comprimés, m'empêche même de manger normalement. Il m'a regardée et m'a dit : "qu'est-ce qui vous reste en travers de la gorge ?". J'ai répondu que je ne savais pas.
C'était au tout début. Mais finalement, je crois savoir. C'est le comportement de Franck à mon égard qui me reste en travers de la gorge. Et notamment une chose.
Pour celles et ceux qui étaient déjà là à cette époque, rappelez-vous que quand j'ai connu Franck, il était plus ou moins en couple avec Odile et que son ex-compagne était aussi sur le coup. Tout cela était très instable. Mais un jour, nous étions chez moi et nous venions de "baiser", il m'a regardée droit dans les yeux et m'a lâché : "Tu vois, Odile, j'ai de l'affection pour elle, alors que toi, je ne t'aime pas". J'ai essayé de faire bonne figure, mais en fait, j'étais dévastée, totalement déconfite.
Je crois que depuis ce jour, nos rapports n'ont absolument pas évolué. Il ne m'aime pas, il me l'a dit dès le début, et je me suis accrochée quand même. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Je croyais qu'avec le temps, il changerait d'opinion à mon égard. Mais non, même après dix ans, il ne m'aime toujours pas. C'est pourquoi je vais partir.
Je n'ai plus peur d'être seule. Au contraire. En 2009, quand je me suis retrouvée seule, je n'avais pas choisi. Maintenant, c'est différent.
Et puis, j'ajoute une dernière chose. Au début, je ne voulais pas vivre avec Franck. Je croyais que nous pourrions vivre chacun chez soi, sans être continuellement ensemble. Trouver un équilibre. Mais Franck ne supportait pas d'être seul chez lui. Il lui faut un public. Un jour, je lui ai dit que j'allais passer le week-end tranquillement chez moi. On se voyait déjà toute la semaine. J'avais l'intention de m'occuper de moi, de mon chez-moi. Et le week-end est arrivé. Il m'a appelée et m'a demandé s'il pouvait venir. Ça me faisait chier mais j'ai quand même dit oui. Parce que je savais que si j'avais dit non, il serait allé chez Odile. Odile, pour laquelle "il avait de l'affection, alors que moi, il ne m'aimait pas". J'ai cédé et pour cela aussi, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Depuis ce jour, on ne s'est plus quitté. Et j'ai perdu toute tranquillité, toute intimité.
J'ai besoin d'être un peu seule parfois, de me retrouver, de réfléchir au calme, de faire des trucs qui ne regardent que moi. Depuis ce jour, je n'ai plus jamais été tranquille.