Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Jeudi, nuit

 

          Ce que je possède : des vêtements, pas beaucoup, ça tient dans un sac-à-dos de camping, quelques livres et quelques dvds, soit environ deux sacs shopping, mon ordinateur, mon téléphone et deux ou trois bricoles. C'est tout ce que je possède. C'est peu mais ce sont des choses auxquelles je tiens. Enfin, je n'ai vraiment pas grand-chose. Ça tient largement dans ma Twingo.

          Je me suis fait la réflexion qu'en dix ans de relation avec Franck, je n'ai absolument rien construit. Il n'y a rien qui nous attache l'un à l'autre.

          Pour lui, c'est plus ou moins reparti comme avant. Tout à l'heure, il a dit un truc, je ne sais plus quoi exactement, mais il faisait allusion au fait que nous étions "chez nous". J'ai répondu quelque chose comme : "Oui, toi tu es chez toi". Bien que là, ce ne soit pas vraiment exact puisque c'est sa mère qui est propriétaire de l'appartement. Mais moi, je ne suis pas chez moi et ça me pèse énormément. Quand je lui ai répondu que lui était chez lui, il m'a dit : "Oui, mais tu en profites aussi'. Franck est persuadé que je reste avec lui pour le confort matériel qu'il m'apporte. Et il pense qu'en échange, je dois tout accepter de lui. Je dois le satisfaire sexuellement, faire le ménage ( car la femme de ménage que sa mère nous a obligés à prendre ne fait pas tout ce qu'il y a à faire ), faire la bouffe, aller chercher les courses, le conduire à ses rendez-vous et l'attendre dans la voiture, aller chercher ses médicaments à la pharmacie, faire la vaisselle, vider les poubelles, remonter les bières qui sont stockées dans le garage, m'occuper de Max, m'occuper de la lessive... La liste n'est pas exhaustive. C'est simple, il ne fait absolument rien, je fais tout, et il trouve encore le moyen de se plaindre.

          Ce n'est pas simple de partir.

          Il faudrait que je me lance, que je fasse une sorte de coming-out, comme les homosexuels. Il faudrait que je lui dise : "Je pars, je m'en vais". Et voir ce qu'il se passe. Je crois bien qu'il ne me retiendrait pas, par orgueil. Je ne veux pas penser à ce qu'il deviendrait sans moi. Ce n'est pas mon problème. J'en ai assez qu'il me traite comme une merde.

          Et puis, je suis si seule ! Impossible de rencontrer qui que ce soit dans ces conditions.

Les commentaires sont fermés.