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  • Faire connaissance

     

              Hier, vers 16h, quelqu'un a frappé à la porte. Sans passer par l'interphone. J'ai ouvert, c'étaient nos nouveaux voisins du dessus, arrivés au mois d'août, qui venaient gentiment se présenter. Nous avons échangé quelques mots sur le pas de la porte. Je n'étais pas très à l'aise, je suis plutôt timide et assez sauvage. Je crois que cela s'est ressenti dans la conversation. C'est un peu dommage, car ils ont l'air sympas. Je n'ai même pas pensé à leur demander leurs prénoms, car j'étais un peu troublée par cette visite inattendue. Ils ne m'ont pas demandé le mien non plus.

              Mais oui, nous sommes vraiment des sauvages dans cette résidence où tout le monde se connaît. Nous ne sortons quasiment pas, nous ne croisons personne. Au tout début, des voisins ont bien tenté de nous inviter pour un apéro avec les autres membres des deux bâtiments, mais nous avons décliné l'offre.

              Et ce soir, un peu avant minuit, une jeune femme m'a interpellée par la fenêtre ouverte. Elle était très souriante, elle me demandait de lui ouvrir la porte car elle avait oublié ses clés. Je l'ai dépannée, bien sûr. Elle m'a demandé mon prénom et je lui ai demandé le sien. Elle s'appelle Chloé et elle aussi a l'air très sympa.

              Tout ça pour dire qu'il existe des gens sympas dans le monde. Mon cercle relationnel se limite, dans l'ordre à Franck, sa mère, Philippe et Gwen. Demain, nous verrons ces deux derniers pour un Trivial. Comme d'habitude, nous n'aurons pas grand-chose à nous raconter. 

              Mais bon, ces voisins qui ont voulu faire connaissance, ça m'a fait du bien. Même si ce n'est pas facile pour moi. Faire connaissance, alors que j'ai l'intention de partir. 

  • Des petits pas

     

              Aujourd'hui, ma demande de logement social a été validée et j'ai reçu mon numéro de dossier. Un petit pas.

              J'ai pris rendez-vous pour une mammographie que je dois faire depuis des mois. Deux petits pas.

              J'ai fait une petite balade, seule, au bord du canal. Trois petits pas.

              J'ai fait mes photos pour ma carte d'identité. Quatre petits pas.

              Je suis bien contente d'avoir avancé un peu.

              Franck m'a dit que si je voulais, je pouvais rester. Que je devrais rester. Il commence à comprendre que sans moi, ça va être difficile pour lui. Il fallait y penser avant de me traiter comme il le fait. Maintenant, c'est trop tard.

  • Samedi

     

              Ça fait une semaine que Franck et moi avons officiellement et d'un commun accord, décidé de nous séparer, après dix ans de relation.

              J'ai fait une demande de logement social et j'attends qu'elle soit validée et qu'on m'attribue un numéro. Mon dossier est en attente. Ma demande concerne la ville dans laquelle je réside actuellement.

              Tenter ma chance pour les deux logements repérés sur le site d'une agence, même si j'ai un petit revenu et pas de garant.

              Voir une assistante sociale pour expliquer ma situation.

              Je commence doucement à me détacher de Max. Ce n'était pas mon choix de prendre un animal, c'est Franck qui l'a voulu. Moi, je n'aurai plus jamais d'animal. C'est trop de responsabilités, alors que j'ai déjà du mal à m'occuper de moi-même.

              En 2009, j'ai trouvé un logement alors que j'étais au chômage et que je n'avais pas de garant. J'aurai peut-être de la chance cette fois encore.

              Je me dis que tout ça, c'est du renouveau dans ma vie !

  • Vendredi, nuit

     

              Je crois que Max est malheureux ici.

  • Vendredi

     

              En attendant d'être partie, je suis obligée de continuer à faire du sexe avec Franck. Sinon, il me vire. Et même quand j'aurai réussi à déménager, il s'imagine que ça va continuer comme ça. 

              Hier, quand je me suis réveillée, il était de mauvaise humeur, alors que la veille, tout allait très bien. Et il m'a balancé : "Tu ne pourrais pas te faire héberger par Gwenaël ?". La honte pour moi. Je ne sais pas où aller. Ça s'est réglé avec du sexe. Dire que la veille, il angoissait à l'idée de se retrouver seul et que je le rassurais en lui disant que je ne le laisserais pas tomber, que s'il avait besoin de moi, je serais là. Je ne parlais pas de sexe. Mais je dois payer le fait que je vive encore sous son toit. Je devrais peut-être rajouter "violence conjugale" dans mon dossier de demande de logement. Parce qu'il sait très bien qu'il me force et qu'il abuse de sa position.

              Je crois que Claude a raison. Quand je serai partie, il faudra que je coupe tout contact avec Franck.    

  • Mardi

     

              Nous n'irons pas aux funérailles de Chaton demain matin. Franck ne se sent pas assez bien. Nicolas lui a dit au téléphone qu'il ne lui en voudrait pas.

              Quant à moi, voilà, j'ai fait ma demande de logement social en ligne. Franck m'a avoué qu'au début, il avait angoissé un peu à l'idée de se retrouver seul. Mais ça va mieux. Et puis, il n'est pas vraiment seul. Il y a sa mère, Philippe, Nicolas. Il n'a pas l'intention de revoir Gwen, car il l'a toujours considéré comme un rival. C'est dommage.

              Moi, j'ai fait ma demande de logement social et je vais tenter ma chance pour les deux apparts que j'ai repérés dans ma ville. Ça ne coûte rien d'essayer.

              Franck va essayer de garder Max, et si ça ne va pas, il le confiera à la meilleure copine de sa mère qui nous l'avait donné il y a six ans. Ce serait mieux qu'elle le récupère. Il y a un grand jardin, d'autres animaux, et elle a l'habitude des chats. Max serait heureux ! Il n'aime pas l'appartement. Et je dois veiller jusqu'à 3h du matin pour qu'il puisse sortir.

              Voilà, tout ça va prendre du temps. Ou pas ! Ça peut aussi aller très vite !

  • Dimanche, nuit

     

              Aujourd'hui, nous avons rendu visite à sa mère et lui avons appris la nouvelle. Au début, elle a rigolé en disant que ce n'était pas la première fois qu'elle entendait ça. Mais cette fois, c'est sérieux. Plus tard, elle a dit qu'elle allait m'aider à meubler mon futur logement. C'est sympa, mais c'est encore une intrusion, une façon de se mêler de ce qui ne la regarde pas. Ça ne me plaît pas trop.

              Avec Franck, la journée s'est assez bien passée. Il envisage de s'acheter un scooter pour se déplacer. Ça l'occupe.

              Je vais faire en priorité une demande de logement social, même avec ma carte d'identité périmée. On verra bien si ça passe ou pas.

              Franck me laisse le temps, c'est bien.

              Je ne sais pas comment il va faire avec Max. Il a demandé à sa mère si elle voulait le prendre et elle a refusé. Si je pouvais, je le prendrais avec moi, mais je ne sais même pas encore où je vais atterrir.

              Sinon, mercredi matin, nous devons assister à la cérémonie religieuse suite au décès de Chaton. Ensuite elle sera incinérée. Nous ne sommes pas sûrs de rester pour la crémation. Enfin, c'est Franck qui décidera. 

  • Samedi

     

              Voilà, c'est dit : Franck et moi, on se sépare. Ça s'est fait en douceur, d'un commun accord. Il ne me reste plus qu'à trouver un logement.

  • Vendredi, nuit

     

              Une chose est sûre, là, maintenant, c'est que je veux partir. Je veux quitter Franck et quitter cet appart. Ce n'est pas facile à mettre en oeuvre, mais c'est une certitude.

  • Mercredi, nuit

     

              Chaton, la copine de Nicolas, est décédée mardi soir. Cancer de l'utérus qu'elle traînait depuis plusieurs années sans se faire soigner, et d'autres problèmes de santé. Elle était hospitalisée depuis un bon moment. Nous ne sommes pas surpris. Nicolas se retrouve seul. Et en fait, il n'a presque plus d'argent. Il va être obligé de quitter le logement qu'ils occupaient tous les deux. Il va peut-être aller vivre avec son frère et sa soeur. En fait, nous ne savons pas trop ce qu'il va devenir.

              Philippe a une nouvelle voiture, après un accident avec l'ancienne. Pas de sa faute, heureusement. Il est passé à l'improviste ce soir. Il était, comme d'habitude, totalement dégueulasse. Il s'est assis dans un fauteuil avec son pantalon plein de merde et ça me dégoûte. Pourtant, je suis loin d'être maniaque en matière de propreté, mais là, ça dépasse les limites. Franck était, lui, ravi de voir Philippe.

              Moi, j'ai vu mon psy aujourd'hui. Et comme il y a deux mois, deux mois déjà, je lui ai dit que je voulais partir. Il me soutient. Il me dit de procéder par étapes, sans forcément en parler à Franck. Mais quoi que je fasse, Franck le saura.

              Je n'ai rien fait, je n'ai fait aucune démarche. Je voulais faire des photos pour ma carte d'identité et ce n'est toujours pas fait. Vous qui lisez mon blog, ne me jugez pas, s'il vous plaît. Ne me condamnez pas parce que je n'ai rien fait. Je vous assure que ce n'est pas si facile.

              Après plus d'un mois et demi de silence, Gwen a fini par appeler et donner des nouvelles. Nous irons chez lui samedi. Il était en vacances avec sa famille. Et quand il est avec sa famille, il ne faut pas le déranger. C'est pourquoi nous ne l'avons pas appelé non plus. Il aurait quand même pu passer un petit coup de fil ou envoyer une petite carte.

              Les choses changent. Les travaux dans la maison sont terminés et la mère de Franck recommence à nous coller. Pas facile de la tenir à distance. Philippe recommence à venir encore plus dégueulasse qu'avant. Nicolas se retrouve seul. Tout ça , c'est le petit monde de Franck, pas le mien. Je ne suis pas schizophrène comme eux. Même Gwen, que j'apprécie pourtant, est schizophrène. Je ne suis pas à ma place.

               Je dois partir, c'est sûr. C'est quand le bon moment pour le dire ? Pour le faire ?